Participant(e)s
: Agnès , Pascal , Michel , Cathy , Jean, Didier et Sylvie.
Dimanche 27.12.2020
:
Départ depuis Blagnac a 07h30 , Agnès , Pascal , Michel et Moi à 2 voitures ,
en prévision du retour avec Cathy .
Vers 09h30 nous nous arrêtons à Mazamet , Michel et moi , chez Denis pour
récupérer la clé du gite du SCMNE à Courniou , après un bref échange, nous
reprenons la route illico , car nous avons rendez-vous à 11h00 avec Laurent
Parmentelot chez lui à Cavenac à 5km après St Pons de Thomiéres, pour la
remise de la clé de la grille d'entrée de la grotte de Bedelbourg, objectif de
visite spéléo de ce jour. Vers 10h15 nous voici à Courniou, Jean, un ami
spéléo, est là, il nous a en avance ouvert la maison et a engagé le feu
de cheminée dans la pièce principale, bien fraiche vues les T° et humidités hivernales de ces derniers jours. Hélas Jean ne peut se joindre à nos sorties
sous terre car la veille il s'est mâché sévèrement la jambe gauche lors
d'une chute dans le réseau de la Rivière Morte. Cathy et Sylvie, en provenance
de Millau, nous rejoignent, Sylvie s’étant elle aussi blessée à la main,
décide avec Cathy d'aller faire une rando sur le beau sentier des Milles
Marches et Lac de Vesoles, au-dessus de St Pons.
Vers 11h15 nous voici à Cavenac, le réseau téléphone étant quasi nul sur le
secteur, nous attendons un petit quart d'heure pour enfin trouver Laurent.
Aussitôt on le suit sur la route du col de Ste Colombe, à environ 2km, on
s’arrête sur le bas-coté routier , on suit Laurent qui grimpe sur le raide
talus à coté d'un petit escarpement concrétionné , le chemin a disparu sous le
couvert végétal , la visite de la grotte de Bedelbourg fut plutôt rare ces
dernières années aux dires de Laurent. Environ 40 m au-dessus de la route nous
atteignons un porche confortable fermé par une grille, on vérifie le
fonctionnement d'ouverture du verrou, pas de problème , nous redescendons
vers les voitures, entre temps Pascal a pris l'initiative de "ré ouvrir"
l'ancien chemin en dégageant branches et taillis.
Nous entamons avec Laurent une longue discussion sur les cavités du St Ponais,
des nombreuses et belles découvertes qu'il a réalisées et celles toujours en
cours, des différents potentiels d'explos et autres classiques, et également
des différentes techniques de désobstruction. Laurent nous conseille quelques
cavités à faire , notamment la Mine de Marcory que nous déciderons et ferons le
lendemain, la grotte de Rocheba ainsi qu'une autre grotte a coté de Cavenac
dont il a la clé d’accès, et qui très gentiment nous propose d'aller voir plus
tard. Une voiture stoppe devant nous, un monsieur d'un certain âge,
connaissance de Laurent, se présente a nous, c'est Mr Rodriguez, qui n'est
autre que le découvreur et explorateur entre autres de la Grotte de Bedelbourg, s'ensuit alors un nouvel échange enrichissant et fort sympathique. Il est
presque 14 h déjà, Laurent nous quitte et on s'empresse de s'équiper et
préparer les 2 kits de cordes + 1 kit avec le canot.
La T° de la grotte nous réchauffe bien, à 30 m de l'entrée on prend sur la
gauche, une escalade raide et argileuse sur la droite demande quelques
attentions, après 2 passages bas remontants, nous atteignons la 1ére descente
d'environ 10 m avec un fractio plein pot à 3 m du bas ...Nous voici en
haut du grand puits de 60 m, les dimensions sont spacieuses, j’équipe sur les
concrétions puis sur une coulée en bombé en prenant soin de choisir les
spits en bon état, après 2 fractios, départ plein pot sur environ 20m le long
de la parois concrétionnée, arrivé sur un palier confortable avec plusieurs
départs descendants, je choisis la descente qui parait la plus évidente, et
qui a priori évite de tomber au beau milieu du grand lac terminal, je pars en
équipant une vire, puis descente sur une dizaine de mètres pour atteindre une
chaine équipée sur double amarrages, dominant le dernier jet plein vide dans
un gros volume, et c'est parti pour une descente de 25m environ dans une belle
ambiance. Au bas de la corde, s’étend un vaste espace, le grand lac aux eaux
calmes, une grande terrasse et galeries occupées par des grands et micros
gours. C'est bien beau. Une fois tout le monde en bas, on gonfle notre beau
navire pneumatique tout neuf 2 places, qui n'a pu servir plus tôt ,
covid oblige ... Michel et Moi formons le 1er équipage, on profite pour
admirer les hautes parois garnies de concrétions et voir les différents contours, On s’abstient d'aller voir la coute galerie aval car de nombreux rognons
pointus menacent de mettre un terme a la flottaison de notre Titanic de poche.
A leur tour Agnès et Pascal partent canoter, j'en profite pour faire
quelques clichés, Agnès ayant un spot puissant avec elle pour donner plus de
clarté. Après le Lac, on reconditionne le canot dans le Kit, on part voir les
belles galeries dont le sol est composé d'étonnantes successions de micro gours, au fond un regard au sol donnant sur une poche d'eau très limpide qui
parait-il réagit tel un geyser en période de très fortes précipitations. Nous
entamons la remontée, Pascal à la manœuvre pour déséquiper, nous ressortons
vers 17h00. Le froid est là et on ne tarde pas pour se changer. On ramène la clé a
Laurent, il nous donne une autre clé pour la cavité située à proximité, qu'on
prévoit pour mardi. Direction le gite, Cathy et Sylvie sont revenues de leurs
balades, entre glaces et neiges le long des cascades du Saut de Vesoles .On
fait repartir le feu dans la cheminée, douches, apéro, soupe, cotes de porcs
et châtaignes grillées au feu de bois, pour une belle soirée conviviale et
riche en discussions diverses..
Lundi 28.12.2020 :
Debout à 08h30, nous ranimons le feu pour le petit déj, le temps dehors n'est
pas au beau fixe, il pleut, il y a du vent et il fait pas chaud. Sylvie nous
quitte pour repartir sur Millau. Vers 10h30, nous partons a une seul voiture, le 4x4 de Pascal, pour 40
minutes de route en direction du col de Rodomouls / Pardailhan / Copujol et le
site de Marcory, dans un secteur isolé et sauvage. Les mines de Marcory
exploitant des filons de plombs, sont d'origines assez anciennes.
Pascal et moi repérons l'entrée de la Mine qui nous intéresse, le temps
n'est qu'une succession de grains pluvieux, froids et venteux, entrecoupés de
brèves accalmies aux très timides rayons de soleil. On s'isole dans le 4x4 en
attendant une fenêtre propice pour s équiper au mieux sans trop se mouiller.
Agnès pousse la chansonnette pour tuer le temps, "Coquelicots ,
Coquelicots... " ce qui a pour effet de déchainer les zéphyrs de plus
belle ! Après des efforts dignes des dieux de l'Olympe, nous arrivons à
neutraliser ses cordes vocales et Ô miracle, la pluie fait place à une
ouverture temporaire de ciel bleu de gris. Pascal a un point douloureux a la
hanche, accentué par le mauvais temps, il préfère renoncer à aller sous terre
aujourd'hui. Le contour de la mine en forme d'entonnoir terminant sur un puits
vertical de section carrée d'une quinzaine de mètres, est clôturé par un haut
grillage. J'équipe par le coté qui semble le plus facile et évident, arbre,
goulet et poutre intermédiaire métallique pleine, au -dessus du puits pas de
spits ou AN pour fractionner ou placer une déviation. On décide d'équiper sur
une longue poutre posée sur le bord supérieur, en structure Mode Eiffel, dominant à la vertical du puits. Après un long palabre pour équiper le moins
acrobatiquement possible, assis sur les traverses métalliques glacées, le
vent fort, la pluie et la neige à l'horizontal, les doigts à moitié congelés,
je place une corde descendant plein vide, Michel équipe sur le bord du trou
jusqu’à un gros arbre, je reprends cette ligne de descente pour fractionner
sur l’extrémité de la corde de la poutre. C'est propre et nickel. Vite pour
descendons tous les quatre en bas du puits d'extraction, un passage
sous une structure tordue façon sommier protégeant des chutes de pierres donne
sur une courte galerie artificielle, enfin à l'abri et un peu plus au chaud.
Des rails au sol basculant dans un vaste creusement incliné d'une vingtaine de
mètres, on équipe le long du rail, en bas, des creusements de tout cotés,
sans suites, 2 m au-dessus une courte galerie dans laquelle apparaissent
quelques massifs concrétionnées, ça continue par le bas sur des vielles
échelles fixes, en prenant soins de pas s'appuyer sur les remblais et roches
"stabilisés" et peu sûrs. Une corde est nécessaire pour descendre de
10m dans un puits sans échelle, puis échelles à nouveau, plus courtes, vers
le bas, des surcreusements, une petite salle et divers départs finissant sur
des zones étroites, une courte échelle remontante donnant sur un passage très
étroit avec du courant d'air, on arrive sur une petite salle avec pleins de
petites perles de cavernes, une désescalade arrive sur un boyau boueux et
étroit ou l'air file, la suite est surement par là, explo en cours par les
spéléos locaux. On repart vers la sortie, Michel déséquipe, je fais quelques
photos avec Cathy en Super Star. Le Fameux "Coquelicots" d’Agnès, n'a
plus le mème timbre, on va finalement sortir dehors sans la pluie ...!
Bon on te rassure Agnès, tu as quand même incontestablement la plus voix de
nous tous ! on est tous dehors vers 17h30, on repart dans les dernières lueurs
du jour. On sera au gite avant échéance du Couvre Feu.
Le soir sera soupe chaude, saucisses et châtaignes a la cheminée, avec un peu
de vin rouge, modérément bien sûr .
Mardi 29.12.2020 :
Debout à 08h30, nous ranimons à nouveau le feu pour le petit déj, Jean nous
rejoint, plus d'attaque pour venir en spéléo avec nous aujourd'hui.
Le temps est bien meilleur que la journée précédente, le froid est toutefois
toujours présent, nous repartons sur Cavenac pour aller visiter la cavité que
Laurent nous a permis d'aller voir, un peu après le village, une petite
construction en bord de route avec une porte, Jean en discerne le mécanisme
d'ouverture. Un ressaut équipé d'une courte échelle fixe donne sur une petit
salle encombrée de gros blocs, un passage en désescalade permet d'accéder à
une belle salle pleine de concrétions, aragonites plus ou moins jaunes,
excentriques, un joli gours sec, un peu de crapahuts, un passage bas, une
galerie au plafond semi bas et on arrive sur des petits gours et micro bassins
d'où émergent des petits cônes façon "volcans " et d'incroyables et
magnifiques massues. Séances photos et nous ressortons après 1h30 passé dans
cette très belle cavité. Nous repartons, arrêt a la maison de Laurent pour y
déposer la clé. Nous retournons à Courniou pour la pause repas intermédiaire
puis direction Riols et la grotte de Rocheba.
Nous nous garons a coté d'un élevage de chèvres, la cavité s'ouvre à la
lisière de cette exploitation et domaine privé, respect et discrétions sont
de rigueurs. L'entrée basse se fait a quatre pattes puis a plat ventre dans un
laminoir irrégulier. On se relève, la suite part dans un méandre, on trouve
le ruisseau superbement creusé dans un calcaire couleur Lavande. Au fond l'eau
ressort par un petit siphon, la suite vers la grande salle logiquement
au-dessus, on cherche, on part a plusieurs dans différentes directions, des
traces oui, mais pas de suites évidentes sur les différents niveaux et
étages de la galerie verticale, on investigue avec acharnement, on revient sur
nos pas. La montre jouant contre nous, prévoir le retour sur Toulouse avant
le couvre feu, on décide de faire demi-tour, on ressort par une autre sortie
avec une étroiture en baïonnette finale, située à 30m de l'entrée précédente.
Un peu sur notre faim, on apprendra que la suite est située au fond de la
galerie du ruisseau, un passage étroit a 3 m du sol ...à voir donc pour
une prochaine fois.
Nous revenons sur Courniou, rangement et nettoyage du gite. On salue Jean et
au plaisir de partager à nouveau des sorties ensemble. Arrêt à Mazamet pour
remettre la clé à Denis et court debriefing du séjour. Retour sur Toulouse à
20h00, on frôle la contravention. On quitte cette dernière journée
explo de 2020 en espérant des reprises d'activités normales et sans contraintes
pour l'exercice à venir 2021, on reprend au plus vite rendez-vous pour
nouvelles aventures l'année prochaine !.