samedi 26 septembre 2020

Gouffre du Pic d’Areng - Êpisode 5

22 septembre 2020 au 25 septembre 2020 : Gouffre du Pic d’ArengFerrère (65)

 Participants : Gustave A. - Sylvain Z.








Ce séjour avec 3 nuits passées sous terre doit constituer l’une des 2 principales incursions de l’année dans le gouffre en vue de forcer le méandre terminal.

Notre binôme est bien rodé pour la désobstruction et un peu habitué aux nuits passées au bivouac dans le hamac à 5°C. Par chance l’étiage est manifestement très accentué et nous sommes donc plutôt bien au sec. Les 3 séances de désobstruction se succèdent sans encombre et malgré une certaine progression, la zone étroite semble se poursuivre un peu. Cependant le plafond en chenal de voûte plonge ce qui augure peut-être d’un prochain changement de morphologie (nouveau passage « bas » ?) et nous accorde un certain optimisme.

Après 3 nuits sous terre et notre stock d’accumulateurs de perfo déchargé, nous remontons vers la surface et le soleil. Du moins nous l’espérions. Tout va pour le mieux jusqu’à ce que nous soyons vers l’entrée du gouffre. Gustave qui progresse en dernier estime la météo plutôt ensoleillée vu le halo de luminosité perçu, Sylvain plus proche croit plutôt à une légère bruine ou à un brouillard mouillant.

Sylvain franchissant l’entrée indique à Gustave qu’il y a de la neige et ce dernier lui rétorque : « combien ? ». Environ 5 cm lui répond Sylvain. Nous sortons tous les deux, le sol à l’extérieur est intégralement blanc couvert de neige, la petite falaise située au-dessus du gouffre nous abrite. La luminosité est faible bien qu’il soit midi. En fait, il a neigé au moins 25 cm et la tempête de neige continue. Nous regagnons la crête sans s’être changé et tentons de nous diriger vers le sud. La visibilité et très réduite et le vent violent. Ces mauvaises conditions nous conduisent à dévier de notre trajectoire prévue et à descendre malgré nous sur le versant ouest. Le vent violent nous projette parfois au sol et cingle nos visages. Il a remodelé le manteau neigeux avec par endroit une quinzaine de centimètres de hauteur et à d’autres nous en avons jusqu’au haut de l’entre-jambe. Nous utilisons le GPS mais cet usage s’avère difficile du fait du vent et du froid et même inutile car les satellites ne sont plus captés. Conscient de notre mauvaise localisation, nous remontons une combe et débouchons à un endroit que nous reconnaissons et descendons versant Est où le vent se fait un tout petit peu moins présent. On reconnait la proximité de la cabane du Pin sans toutefois la voir. Finalement nous l’apercevons et sommes vraiment soulagés. Peut-être est-elle-même ouverte ? En effet, le berger et un de ses collègues l’occupent et ils nous font un excellent accueil avec de la nourriture chaude que nous apprécions particulièrement. Nous inondons le sol avec nos vêtements couverts de neige qui dégèlent. Après cette longue halte de réconfort, le berger se propose de nous accompagner jusqu’à la piste. Son concours sera fort utile pour emprunter les passages les plus aisées dans cette descente enneigée. Arrivés à la piste un autre berger nous prend en charge dans son véhicule pour nous redescendre dans la vallée. Ces mauvaises conditions météo imprévues ont également désarçonné les bergers dont les bêtes sont en détresse et qu’ils s’efforcent de regrouper.

Encore un grand merci à l’hospitalité et à l’aide des bergers de Barousse.

Le 4 x 4 de Gustave restera immobilisé sur la crête par la neige une dizaine de jours et nécessitera de sa part, avec de l’aide, plusieurs journées de dégagement des congères à la pelle pour enfin le récupérer.

Notre nouvelle descente dans le gouffre prévue pour le 27 septembre 2020 a donc été reportée…

 

 




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