lundi 18 décembre 2023

Traversée du Vieux Lion --> Chandelier (11)


Samedi 16 nov : Participants : Pascal, Agnès, Nico, invités par SCA (Steve, Aliénor, Léo, Camille, Véronique).









RDV à Puivert pour 9H00 du matin (1H30 de Blagnac)
Steve nous conduit au col du chandelier à 15 mn du point de RDV. La traversée est prévue dans le sens de la descente pour un -100/-150 max. Nous rentrons à 10h. Configuration : Peu de cordes, avec des courts puits, de petites montées et descentes avec des MC. La descente dans le Vieux Lion commence sur des fers en U, un court boyau horizontal, puis des ressauts équipés de barreaux, mènent sur 2 puits (18 m et 12 m) qui après un nouveau boyau, nous mène dans l'affluent du Corbeau à -60 (squelette de corbeau au sol). De nombreuses MC permettent de passer au-dessus de sous tirages, dont certains sont équipés dans l'objectif de chercher un étage inférieur à ce réseau. Après un nouveau boyau, nous arrivons à l'extrême amont du Chandelier, avec bivouac et chantier de désobstruction d'un énorme siphon bouché. La galerie confortable est vite coupée par un nouveau passage avec un boyau. Mais la suite est très grande et témoigne de l'ancienne rivière, avec des gours à répétition, qui déroule son tapis vers la sortie. Quelques barrières de calcite ou chaos coupent le cheminement (cordes). Un boyau peu large permet le passage sous l'une d'elle.
La galerie, de belle dimension, conduit vers l'aval mais aujourd'hui, et après les pluies d'automne et de la semaine, les gours sont pleins. Nous sommes déjà mouillés jusqu'à la taille lorsque nous sommes arrêtés par un ressaut au bas duquel un petit lac semble très profond. Nico et Pascal partent en reconnaissance en longeant le bord avec de l'eau jusqu'à la taille et reviennent en décrivant un passage bas avec plus de 3m de fond et juste de quoi passer la tête au dehors. Steve ne peut pas vraiment dire si la suite est pire car il constate qu'il n'a jamais vu autant d'eau dans ce réseau. Nous décidons donc de faire demi-tour. Nous avons mis 4H30 pour arriver à ce point avec un arrêt pause repas.
Steve laisse son kit à Léo et part devant avec sa fille de 11 ans, inquiet car elle a froid. Juste après, j'avance derrière Véronique et nous arrivons au fameux passage étroit qui ne lui avait pas plu à l 'aller. Nous remontons d'abord une corde, en haut le boyau s'ouvre sur la droite. Vero n'arrive pas à passer, donc je la remplace et je m'y engage à mon tour les pieds en avant. Malheureusement, ce n'était pas le bon passage, et il y a juste derrière une grande verticale avec une coulée hyper-glissante. Je chute de 12m et, en rebondissant sur un bombé à -8m, je continue ma chute dans une autre direction, ma jambe se coince alors dans une fissure et je me retrouve la tête en bas pendue à 5 m du sol, sur une verticale absolue.. Mais il faut tenir pour ne pas continuer la chute. Dans cette position, mon kit sort de mes épaules et termine au sol. Je me sers de la jambe comme coinceur et me relève en cherchant des prises de main. Une première concrétion casse, puis la main gauche trouve une concrétion plus solide tandis que la main droite cherche à accrocher des "choux fleurs". Véronique, restée au dessus, est terrifiée, elle crie "Agnès parle moi, ça va ?" "Oui, mais je tiendrai pas longtemps dans cette position". Je crie à mon tour pour demander de l'aide.







Pascal raconte : je remonte au plus vite la corde pour rejoindre Véronique à l'entrée du boyau, je déroule la corde de secours qui était dans son kit, Nico qui est aussi remonté illico-presto amarre la corde puis je m'engage à mon tour dans l'étroiture et je rejoins Agnès sur corde. Elle est accrochée comme elle peut en pleine verticale et je la longe sur mon baudrier pour la sécuriser puis, en regardant vers le bas, on réalise que nous sommes au-dessus du passage classique en direction de la sortie (on voit des rubalises) et que la corde va jusqu'en bas (coup de bol !). Agnès descend sur corde les derniers mètres. Je la rejoins. Agnès ne semble avoir que quelques contusions légères (un miracle !), elle récupère son sac et décide de continuer à avancer vers la sortie (tant que les muscles sont chauds !). Elle ne s'arrête pas, il faut sortir. Je reviens vers le groupe en passant par le boyau au ras du sol (le passage "normal" !) et explique la situation, je récupère mon kit, puis repars pour rattraper Agnès. Rapidement nous arrivons au bivouac ou attentent Steeve et sa fille qui n'ont pas les clés de la voiture (kit laissé à Léo). 
Pascal et moi passons devant et sortons à 17H00 soit 2H30 après la décision de faire demi-tour. Dehors, Pascal me dit d'aller me changer et lui, reste au bord du trou tout mouillé à attendre au cas où il faudrait y retourner. Je reviens à l'entrée du trou à 18H00 après m'être changée. Steve et sa fille sont en train de sortir. Puis à 18H30, c'est le tour de Camille et Léo... qui n'a pas les clés car il explique avoir laissé son sac à Nico. Ce dernier sort à 19H00 avec Véronique et avec 2 sacs. Ils  nous racontent qu'un amarrage naturel à sauté lorsque Véro a commencé à monter, qu'il a fallu le remettre ... et qu'avant ou après ... la pédale de Vero a cassé ! Que du bonheur...
Tout le monde est de retour aux voitures vers 19H30... Il y a de la gelée partout avec 1 degré dans l'air. La nuit offre un ciel étoilé sans nuage et sans pollution lumineuse, un ciel qui vous absorbe et qui rappelle que l'univers est sans fin.
Nous ne saurons pas où nous nous sommes arrêtés par rapport à la sortie du Chandelier. Il faudra y retourner ...maintenant qu'on connaît ...mais à l'étiage !

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