dimanche 11 août 2024

Camp spéléo du 4 au 10 août Cantabrique

Nous avons réservé un camping à Ramales au cœur du massif calcaire où se sont formés plusieurs réseaux souterrains pouvant aller pour certains  jusqu'à plus de 80 Km de développement. Le lieu est remarquable car central avec ses accès aux divers réseaux dont la plupart sont formés de grandes galeries ventées. Certaines entrées sont de larges conduits qui, autrefois, pouvaient expulser des rivières, mais qui aujourd'hui  laissent s'échapper de violents courants d'air.

Participants au camp: Jeff et Martin (31), Chantal et Jean Pierre (46), Luc (46), Yann (48), Pascal et Agnès du club
 
Dimanche 4 : installation du camp avec 3 Barnums pour la vie commune et le matériel.
Jeff et Martin s'occupent de l'intendance et des repas, nous aidons comme nous pouvons. Il ne manquera de rien, 2 glacières assurent le frais. Il fera bon durant les 6 jours avec un jour de pluie.


Lundi 5 : Gandara - 8 personnes
Nous partons pour mettre en place la corde dans le P40 qui nous servira à sortir lors de notre  traversée prévue le lendemain qui est le seul puits non équipé de la traversée. A part une main courante d'accès au fond de l'immense salle d'entrée qui permet de passer au-dessus d'un P50, nous cheminons dans des grandes galeries, puis, une conduite obligatoire (il faut se vouter avec de courts moments de 4 pattes) donne sur une belle galerie pratique et facile. Luc, Yann et Pascal équipent le P40 pendant que nous faisons demi tour -TPST : 4H30.
Mardi 6 : Traversée Caligrafos - Gandara
Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, le trac de la traversée. Mais apparemment je ne suis pas la seule ..J'ai lu et relu la topo. Pascal et moi étions allés jusqu'à la salle Catane il y a 10 ans en aller/Retour avec les anglais. Nous en gardons peu de souvenir.
Personne ne connaît et cette traversée, la plus longue d'Europe avec 12 km de long sur 650 de dénivelé est réputée pour etre exigeante, paumatoire et comptée en 22H00 sur le dernier descriptif. Nous avons cependant visionné un film d'un groupe speleo espagnol marquant 18H30. Nous nous basons sur ces horaires pour calculer "les portes horaires". Un petit détail : il y a un certain engagement car passé un certain niveau, il ne faut pas compter sur des secours vu l'éloignement des entrées et les passages étroits qui nécessiteraient plusieurs jours de désobstruction.
Nous quittons le camping à 8H00 ( heure d'ouverture de la barrière) et entrons dans Caligrafos à 11H00 après 40mn de marche d'approche. 
Première partie : Entrée Caligrafos - salle Catalane
Il faut commencer par du 4 pattes puis avancer régulièrement courbé pendant 1H30. Tout est balisé et nous voilà vraiment rassuré, ce qui nous permet d'avancer rapidement. Nous repérons tout de même les passages sur la topo : salle de l'Union, salle Arena, salle de la Sardine à la Grosse Tête ( attention bien suivre le balisage, salle Scooter et enfin salle Catalane. Sur ce cheminement il y a un court et facile passage exposé au-dessus de 5 m de vide et une désescalade que nous choisissons, vue l'engagement, de faire en rappel (oui on a pris une corde quand même!). Nous sommes larges car nous y parvenons au bout de 4H00. 
Deuxième partie : le Rio Viscoso - bivouac 3
Apres une desescalade d'une diziane de mètres en colimaçon et dans de l'étroit depuis la sol de la salle Catalane (entre des blocs), nous tombons sur une galerie large et basse au sol noir avec de jolies formes de vagues témoignant du passage de l'eau. Le rio est dessous et nous le voyons à travers des nombreux trous qui marquent la progression, et qui "attrapent" le kits qui trainent derrière, obligeant de le porter à la main tout en avançant à 4 pattes ou courbés. Ca glisse par endroit, les passages aériens ont ete sécurisés par des mains courantes, nous rencontrons un loir (?) et nous mettrons 4 heures pour en sortir.
Troisième partie. Bivouac 3 - salle des P100
Un ressaut remontant de 5 mètres montre la fin du rio (dernier point d'eau) et nous tombons sur le bivouac 3, c'est grand,  puis rapidement au bas du P50 à remonter. La suite, appelée galerie Myote, n'est pas de tout repos, même si nous évoluons dans de grands volumes. Elle est entrecoupée de remontées sur cordes et d'énormes blocs à escalader et à descendre, mais dans l'ensemble elle ressemble à un gros couloir d'éboulis remontant jusqu'à la salle du carrefour. Prudence car nous débouchons dans de l'énorme au-dessous d'un des P100, puis passons entre les 2 énormes P100 en traversant le haut d'un énorme bloc. Puis, une main courante nous mène à une suite (remontée de 8m). A partir de ce point, tout devient facile.Nous avons encore mis 4H de plus.
Quatrième partie: Les  P100 - Sortie (temps progression : 4H00)
Nous avançons dans des galeries équipées de MC et de ressauts remontants (entre 5 et 10 m). Nous descendons dans les galeries en colimaçon dites passage 'Caracol" pour cheminer dans de très grands volumes qui brillent de partout du à la présence de gypse. Nous passons au bord d'une longue falaise, le sol commence à monter et nous  finissons par une escalade sur une rampe qui débouche dans l'immense salle Angel de 100 m de haut. Nous arrivons au sommet en suivant un sentier équipés de mains courantes remontantes et nous laissons le vacarme de la cascade au fond. Après 3 petits ressauts nous sommes enfin à la base du P40 (après 2H30 de progression), reste à le monter et à le déséquiper. La suite est connue depuis le premier jour et nous sortons à 3H00 du matin. Nous avons mis au total 16H00 à 4. 
Le temps de descendre, récupérer la voiture au col du départ (40mn de route) et nous arrivons endormi au camping vers 5H30
Pour info, sur 16H00, nous avons bien progressé 5H00 courbés ou à 4 pattes ...sortie exigeante donc. 
Mercredi 7 : repos  - Il pleut
Jeudi 8 : visite des galeries de Fresca jusqu'à l'arrivée des rappels de Tibia - Jean Pierre qui s'était tordu la cheville après la première main courante, est enchanté d'y retourner. Il faut compter 45 mn de marche d'approche. Nous sommes tous les 8. IL n'y a aucune difficulté car les obstacles sont équipés sur cordes, ce qui nous donne 5 MC et une montée et descente au départ de 8 m. Mis à part 2 courts laminoirs qui décoiffent au vue du courant d'air qui y circule, nous cheminons dans du très grand. Cependant, nous y passerons 5 heures car les passages sur cordes sont un peu longs, puis nous vérifions souvent la topographie et nous prenons notre temps. L'arrivée des rappels se situe dans une très grande salle d'effondrement que nous observons d'en haut. Au retour, avant de passer la dernière main courante, Jean Pierre part visiter une galerie annexe et en revenant glisse et se fait mal au dos... pratiquement dans la même zone où il s'était tordu la cheville dans le passé .. bizarre non ? Il aura du mal à redescendre et termine l'aventure speleo du camp sur cette chute.
Vendredi 9 : visite des galeries de Canuela jusqu'à l'arrivée des puits de Tonio.
Nous sommes 6 personnes. La trace GPS du site nous décale dans la marche d'approche (45 mn). Il faudra "bartasser" pour revenir sur le chemin d'accès à cette belle cavité, grande classique des Cantabriques avec une des plus grandes salles d'Europe.  (salle Olivier appelée souvent La Verna Espagnole)
Alors que nous sommes en sueur, le courant d'air nous prend de haut, un brouillard sort de la galerie immense de l'entrée.
Une très longue main courante au-dessus d'une galerie à -20m permet de rejoindre le départ de la progression. 


Il n'y a aucune difficulté mis à part quelques cordes à passer (ne dépassant pas 10 m de haut). Nous marchons dans du très grand, vérifiant le cheminement sur la topo car de nombreuses galeries indiquées mènent dans les étages inférieurs. 
Ces magnifiques galeries nous mènent à l'une des salles les plus impressionnantes, où de nombreuses stalactites en forme de scie égoïne (ou sabre) paraissent figées par le passage du temps et le souffle du vent, certaines étant même à hauteur de nos têtes. On a l'impression de se retrouver au fond de l'océan, entourés d'algues minérales suspendues depuis la surface... C'est un lieu grandiose, digne d'un décor de film fantastique.
Un pas au-dessus d'un méandre où l'eau circule à plus de 20 m au-dessous et nous arrivons sous la trémie de la salle Olivier, salle terminale. Un puits venant de l'aven de Tonio y tombe dedans par un P20. Nous montons les 100 premiers mètres de dénivelé de cet effondrement grandiose, il fait chaud!!
Nous sortons après 5 heures de visite.
Samedi 10 : démontage du camp
Retour à 20H00 pour Blagnac (6H00 de route)

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