Nous avons réservé
un camping à Ramales au cœur du massif calcaire où se sont formés
plusieurs réseaux souterrains pouvant aller pour certains jusqu'à plus
de 80 Km de développement. Le lieu est remarquable car central avec ses
accès aux divers réseaux dont la plupart sont formés de grandes
galeries ventées. Certaines entrées sont de larges conduits qui,
autrefois, pouvaient expulser des rivières, mais qui
aujourd'hui laissent s'échapper de violents courants d'air.
Participants au camp: Jeff et Martin (31), Chantal et Jean Pierre (46), Luc (46), Yann (48), Pascal et Agnès du club
Dimanche 4 : installation du camp avec 3 Barnums pour la vie commune et le matériel.
Jeff
et Martin s'occupent de l'intendance et des repas, nous aidons comme
nous pouvons. Il ne manquera de rien, 2 glacières assurent le frais. Il
fera bon durant les 6 jours avec un jour de pluie.
Lundi 5 : Gandara - 8 personnes
Nous
partons pour mettre en place la corde dans le P40 qui nous servira à
sortir lors de notre traversée prévue le lendemain qui est le seul
puits non équipé de la traversée. A part une main courante d'accès au
fond de l'immense salle d'entrée qui permet de passer au-dessus d'un
P50, nous cheminons dans des grandes galeries, puis, une conduite
obligatoire (il faut se vouter avec de courts moments de 4 pattes) donne
sur une belle galerie pratique et facile. Luc, Yann et Pascal
équipent le P40 pendant que nous faisons demi tour -TPST : 4H30.
Mardi 6 : Traversée Caligrafos - Gandara
Je
n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, le trac de la traversée. Mais
apparemment je ne suis pas la seule ..J'ai lu et relu la topo. Pascal et
moi étions allés jusqu'à la salle Catane il y a 10 ans en aller/Retour
avec les anglais. Nous en gardons peu de souvenir.
Personne ne
connaît et cette traversée, la plus longue d'Europe avec 12 km de long
sur 650 de dénivelé est réputée pour etre exigeante, paumatoire et
comptée en 22H00 sur le dernier descriptif. Nous avons cependant
visionné un film d'un groupe speleo espagnol marquant 18H30. Nous
nous basons sur ces horaires pour calculer "les portes horaires". Un
petit détail : il y a un certain engagement car passé un certain niveau,
il ne faut pas compter sur des secours vu l'éloignement des entrées et
les passages étroits qui nécessiteraient plusieurs jours de
désobstruction.
Nous quittons le camping à 8H00 ( heure
d'ouverture de la barrière) et entrons dans Caligrafos à 11H00
après 40mn de marche d'approche.
Première partie : Entrée Caligrafos - salle Catalane
Il
faut commencer par du 4 pattes puis avancer régulièrement courbé
pendant 1H30. Tout est balisé et nous voilà vraiment rassuré, ce qui
nous permet d'avancer rapidement. Nous repérons tout de même les
passages sur la topo : salle de l'Union, salle Arena, salle de la
Sardine à la Grosse Tête ( attention bien suivre le balisage, salle
Scooter et enfin salle Catalane. Sur ce cheminement il y a un court et
facile passage exposé au-dessus de 5 m de vide et une désescalade que
nous choisissons, vue l'engagement, de faire en rappel (oui on a pris
une corde quand même!). Nous sommes larges car nous y parvenons au bout
de 4H00.
Deuxième partie : le Rio Viscoso - bivouac 3
Apres une
desescalade d'une diziane de mètres en colimaçon et dans de l'étroit
depuis la sol de la salle Catalane (entre des blocs), nous tombons sur
une galerie large et basse au sol noir avec de jolies formes de vagues
témoignant du passage de l'eau. Le rio est dessous et nous le voyons à
travers des nombreux trous qui marquent la progression, et qui
"attrapent" le kits qui trainent derrière, obligeant de le porter à la
main tout en avançant à 4 pattes ou courbés. Ca glisse par endroit, les
passages aériens ont ete sécurisés par des mains courantes, nous
rencontrons un loir (?) et nous mettrons 4 heures pour en sortir.
Troisième partie. Bivouac 3 - salle des P100
Un
ressaut remontant de 5 mètres montre la fin du rio (dernier point
d'eau) et nous tombons sur le bivouac 3, c'est grand, puis rapidement
au bas du P50 à remonter. La suite, appelée galerie Myote, n'est pas de
tout repos, même si nous évoluons dans de grands volumes. Elle est
entrecoupée de remontées sur cordes et d'énormes blocs à escalader et à
descendre, mais dans l'ensemble elle ressemble à un gros couloir
d'éboulis remontant jusqu'à la salle du carrefour. Prudence car nous
débouchons dans de l'énorme au-dessous d'un des P100, puis passons entre
les 2 énormes P100 en traversant le haut d'un énorme bloc. Puis, une
main courante nous mène à une suite (remontée de 8m). A partir de ce
point, tout devient facile.Nous avons encore mis 4H de plus.
Quatrième partie: Les P100 - Sortie (temps progression : 4H00)
Nous
avançons dans des galeries équipées de MC et de ressauts remontants
(entre 5 et 10 m). Nous descendons dans les galeries en colimaçon dites
passage 'Caracol" pour cheminer dans de très grands volumes qui brillent
de partout du à la présence de gypse. Nous passons au bord d'une longue
falaise, le sol commence à monter et nous finissons par une escalade
sur une rampe qui débouche dans l'immense salle Angel de 100 m de haut.
Nous arrivons au sommet en suivant un sentier équipés de mains courantes
remontantes et nous laissons le vacarme de la cascade au fond. Après 3
petits ressauts nous sommes enfin à la base du P40 (après 2H30 de
progression), reste à le monter et à le déséquiper. La suite est connue
depuis le premier jour et nous sortons à 3H00 du matin. Nous avons mis
au total 16H00 à 4.
Le temps de descendre, récupérer la voiture au col du départ (40mn de route) et nous arrivons endormi au camping vers 5H30
Pour info, sur 16H00, nous avons bien progressé 5H00 courbés ou à 4 pattes ...sortie exigeante donc.
Mercredi 7 : repos - Il pleut
Jeudi 8 : visite des galeries de Fresca jusqu'à
l'arrivée des rappels de Tibia - Jean Pierre qui s'était tordu la
cheville après la première main courante, est enchanté d'y retourner. Il
faut compter 45 mn de marche d'approche. Nous sommes tous les 8. IL n'y
a aucune difficulté car les obstacles sont équipés sur cordes, ce qui
nous donne 5 MC et une montée et descente au départ de 8 m. Mis à part 2
courts laminoirs qui décoiffent au vue du courant d'air qui y circule,
nous cheminons dans du très grand. Cependant, nous y passerons 5 heures
car les passages sur cordes sont un peu longs, puis nous
vérifions souvent la topographie et nous prenons notre temps. L'arrivée
des rappels se situe dans une très grande salle d'effondrement que nous
observons d'en haut. Au retour, avant de passer la dernière main
courante, Jean Pierre part visiter une galerie annexe et en revenant
glisse et se fait mal au dos... pratiquement dans la même zone où il
s'était tordu la cheville dans le passé .. bizarre non ? Il aura du mal à
redescendre et termine l'aventure speleo du camp sur cette chute.
Vendredi 9 : visite des galeries de Canuela jusqu'à l'arrivée des puits de Tonio.
Nous
sommes 6 personnes. La trace GPS du site nous décale dans la marche
d'approche (45 mn). Il faudra "bartasser" pour revenir sur le chemin
d'accès à cette belle cavité, grande classique des Cantabriques avec une
des plus grandes salles d'Europe. (salle Olivier appelée souvent La
Verna Espagnole)
Alors que nous sommes en sueur, le courant d'air nous prend de haut, un brouillard sort de la galerie immense de l'entrée.
Une très longue main courante au-dessus d'une galerie à -20m permet de rejoindre le départ de la progression.
Il
n'y a aucune difficulté mis à part quelques cordes à passer (ne
dépassant pas 10 m de haut). Nous marchons dans du très grand, vérifiant
le cheminement sur la topo car de nombreuses galeries indiquées
mènent dans les étages inférieurs.
Ces magnifiques galeries nous mènent à l'une des salles les plus
impressionnantes, où de nombreuses stalactites en forme de scie égoïne
(ou sabre) paraissent figées par le passage du temps et le souffle du
vent, certaines étant même à hauteur de nos têtes. On a l'impression de
se retrouver au fond de l'océan, entourés d'algues minérales suspendues
depuis la surface... C'est un lieu grandiose, digne d'un décor de film
fantastique.
Un pas au-dessus d'un méandre où l'eau circule à plus de 20 m
au-dessous et nous arrivons sous la trémie de la salle Olivier, salle
terminale. Un puits venant de l'aven de Tonio y tombe dedans par un P20.
Nous montons les 100 premiers mètres de dénivelé de cet
effondrement grandiose, il fait chaud!!
Nous sortons après 5 heures de visite.
Samedi 10 : démontage du camp
Retour à 20H00 pour Blagnac (6H00 de route)